Attention : l’article suivant peut contenir des mots qui pourraient vous heurter. Lisez-le en ayant conscience de cela.
L’intelligence est sûrement une notion compliquée à comprendre. Une chose qui paraît si simple, alors qu’elle ne l’est pas en réalité. Pour preuve, essayez de me définir l’intelligence. Allez-y. J’attends… Bon, continuons. Sachez que quelques psychologues s’attellent pourtant à travailler sur cette notion. Beaucoup de chercheurs examinent le concept d’intelligence, et celui-ci est étudié dans toutes les facultés de psychologie qui se respectent. Mais l’un des génies la discipline, René Zazzo, avait un angle d’approche plus… Particulier. On vous en dit plus sur les cons.
Qu’est-ce que l’intelligence ?
Depuis longtemps la notion d’intelligence est étudiée par les sciences sociales. Mais cette notion était déjà largement traitée avant. En effet, Platon en parlait déjà quelque 400 ans avant J-C. Pour lui, l’intelligence (dont l’étymologie traduit une action de « choisir entre ») est une capacité permettant d’acquérir la science.
Aujourd’hui, tout élève de psychologie répondra « l’intelligence, c’est la capacité à s’adapter à son environnement ». Certes, c’est ce qui nous est appris en université, mais concrètement, « l’adaptation » est une notion tout aussi lunaire que celle de l’intelligence. S’adapter peut finalement réunir les fonctions cognitives permettant d’appréhender son environnement. Le but final de la manoeuvre : la survie.
L’un des aspects les plus problématiques de ce mot se trouve bel et bien être sa définition. Personne n’est d’accord. Ce problème est logique lorsque l’on constate que l’intelligence est une notion comprenant un nombre incalculable de compétences, capacité et fonction organique (Eh oui, c’est du boulot l’adaptation n’est-ce pas ?).
Certains vont accoler à l’intelligence des fonctions cérébrales en termes de mécanismes variés. D’autres comme Howard Gardner vont inclure des notions d’intelligence langagière, musicale, spatiale, et bien d’autres encore. Bref, personne ne s’accorde. Ici, la définition qui nous plaît le plus est celle donnée par Alfred Binet, créateur de la psychométrie et des « premiers » tests d’intelligence :
L’intelligence, c’est ce que mesurent mes tests.
Alfred Binet (1857-1911)
(En réalité, A. Binet n’a jamais prononcé ces mots, mais cette phrase ironique se doit d’être retenue.)
Qu’est-ce que la connerie ?
Pourquoi cette question ? Après tout, ce genre d’obscénité n’a pas à être réfléchi ! FAUX !
L’on doit cette réflexion à René Zazzo, chercheur en psychologie sociale. Retourner la question est souvent utile pour faire avancer les pensées. En effet, plutôt que de se demander ce qu’est l’intelligence, ne faudrait-il pas réfléchir à ce qu’est la connerie ?
Lorsque l’on pense à une personne que nous pensons intelligente, nous lui octroyons des capacités multiples :
- Abstraction : Opération intellectuelle, spontanée ou systématique, qui consiste à abstraire. (CNRTL) Autrement-dit, prendre un élément d’une suite ou d’un objet, et en faire une représentation ;
- Logique ;
- Raisonnement ;
- Intuition.
Ainsi, l’on peut alors penser la connerie comme un inverse à l’intelligence. La personne que nous verrons comme faisant preuve de connerie ne ferait pas preuve de logique, de raisonnement, d’intelligence académique.
L’intelligent, le con et le crétin
L’on va alors fermer les personnes autour de nous dans deux grandes catégories : les intelligents et les autres. Mais attention, il faut veiller à différencier le con et le crétin.
Pour faire cette distinction, l’historien Antoine de Baecque est d’une grande aide. Le con peut être vu comme la forme pathologique du con. Le premier n’a pas choisi sa condition, il n’est simplement pas doué d’intuition, de bon raisonnement, d’une haute intelligence académique.
Le second quant à lui, a choisi sa condition et l’entretient. Vous ne percevez pas la nuance ? Alors, vous voyez ce RH au boulot, qui appelle votre collègue « bouboule », ou qui passe son temps à dire à la réceptionniste « Comme t’as le temps, tu m’apportes un café ». Vous le voyez lui n’est-ce pas ? Celui qui, dès qu’il ouvre la bouche, déclenche en vous cette phrase : « mais quel gros c**! » Voilà, lui, c’est un con. (Vous avez aussi un autre exemple facile : Joffrey Baratheon / Lannister, lui c’est un vrai gros… Vous avez compris.)
Les individus de cette nature sont doués d’une méchanceté sans borne, et ils jouissent de leur position hiérarchique, car elle leur permet d’humilier toutes les personnes qu’ils veulent. De plus, sans vouloir jouer la carte de la démagogie, si vous ne répondez pas, vous êtes sûrement intelligent.
Finalement…
Finalement, nous non plus d’aboutissons pas un consensus sur la connerie et l’intelligence. Mais une étude des années 50 de Renée Zazzo offre une perception intéressante. Le psychologue français eut l’idée de transmettre une liste de 120 prénoms à des psychiatres, de psychologues, des chercheurs en leur demandant de cocher les noms de ceux qu’ils considéraient comme con. Résultat : tous les noms de la liste furent cochés au moins une fois. La conclusion est donc simple et valide le fameux adage « nous sommes tous les cons de quelqu’un d’autre ».
Toutefois, au vu de ce qui a été dit plus haut, nous pouvons conclure autrement : nous sommes tous crétins aux yeux de quelqu’un.
Nous terminerons ces quelques lignes en rappelant un fait : l’on peut être intelligent sans avoir une once d’humour, toutefois, avoir de l’humour implique nécessairement de l’intelligence.
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