Envie de sortir des sentiers mille fois arpentés, tout en gardant l’appel du soleil et des couleurs vives en point de mire ? L’automne approche et, avec lui, ce besoin de prolonger la lumière. Si Marrakech et Alger reviennent inlassablement dans les discussions, ils laissent parfois sur leur faim ceux qui rêvent d’autre chose : de l’authenticité, du charme, et cette promesse de vivre la Méditerranée sans la foule. Tunis et Sousse, discrètes mais éclatantes, attendent patiemment de révéler leur visage aux voyageurs en quête de nouveauté. Changement garanti, sans renoncer à la générosité du climat ni aux saveurs de saison.
L’automne, un été prolongé côté tunisien
À l’heure où les températures fraîchissent en France, la Méditerranée garde toute son énergie. Début octobre, les journées flirtent encore avec les 25–26 °C, la mer reste accueillante, et la lumière dorée sublime chaque façade blanche et chaque coupole bleue. Ici, pas besoin de rejouer la carte des grands classiques : l’automne tunisien permet de savourer la Méditerranée autrement, loin de la frénésie estivale.
Éviter les foules, c’est s’offrir le luxe de la place en terrasse, le sourire des locaux et ce petit supplément d’âme que les villes retrouvent quand le tourisme de masse s’éloigne. Les marchés se font plus généreux, les couchers de soleil plus flamboyants, et chaque instant prend un rythme plus humain.
Tunis : capitale discrète aux mille éclats
Tunis étonne par sa capacité à conjuguer tradition et modernité. La médina, avec ses ruelles tortueuses, regorge d’échoppes d’artisans : cuir tanné, bijoux berbères, céramiques éclatantes. Chaque arcade raconte une histoire, entre passé ottoman et touches contemporaines.
À l’automne, les marchés regorgent de grenades, figues et olives, accompagnés de douceurs sucrées comme les makrouds ou les baklawas. S’installer en terrasse d’un café au centre-ville, ou au splendide Sidi Bou Saïd, avec une citronnade ou un thé aux pignons, c’est goûter à l’art de vivre tunisien dans ce qu’il a de plus simple et raffiné.
Côté culture, la capitale est tout aussi généreuse : le musée du Bardo, récemment rouvert, expose l’une des plus belles collections de mosaïques romaines au monde. Carthage et ses vestiges archéologiques, ou la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul sur l’avenue Bourguiba, rappellent la richesse des influences qui traversent la ville. Et le soir venu, les rooftops branchés côtoient les cafés traditionnels, offrant un visage multiple et accessible.
Sousse : entre mer turquoise et héritage classé UNESCO
Sousse, surnommée la « perle du Sahel », déroule une médina inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses ruelles, bordées de remparts et ponctuées d’anciennes fondouks, se visitent idéalement à pied. Ici, les façades blanches se reflètent dans le bleu du ciel, et les ombres s’étirent paisiblement entre les échoppes.
Au-delà de ses plages de sable doré, la ville dévoile des adresses authentiques : cafés populaires où l’on savoure un café turc en regardant les barques colorées, petites gargotes où le poisson grillé se relève d’une pointe de harissa et s’accompagne d’olives du pays.
À l’intérieur des terres, l’arrière-pays déroule ses vignes et oliveraies. Quelques villages offrent des haltes parfaites pour un déjeuner champêtre ou une visite de moulin traditionnel, avec dégustation d’huile d’olive nouvelle. Pour les amateurs, certains domaines viticoles ouvrent aussi leurs portes et rappellent que la Tunisie possède une véritable tradition vinicole, encore discrète mais bien présente.
Le soir, l’ambiance reste conviviale et paisible : les terrasses de cafés s’animent, et si quelques clubs restent ouverts, l’automne privilégie les discussions autour d’un verre plutôt que les grandes nuits festives. Une atmosphère parfaite pour voyager entre amies ou en solo, dans une ville accueillante où les précautions de bon sens suffisent.
Conseils pour un automne réussi à Tunis et Sousse
-
Quand partir ? La première quinzaine d’octobre reste idéale : chaleur douce et journées lumineuses sans excès.
-
Où dormir ? Privilégiez les hôtels-boutiques ou maisons d’hôtes en médina, pour profiter du vrai rythme tunisien.
-
Que prévoir ? Tenues légères pour la journée, un pull pour les soirées, et un peu d’espace dans la valise pour l’artisanat.
-
À ne pas manquer :
-
Le musée du Bardo et une promenade à Sidi Bou Saïd.
-
Le ribat de Sousse et sa corniche.
-
Une virée à El Jem et à Kairouan, à moins d’une heure de route.
-
Les marchés de producteurs pour grenades, dattes et épices.
-
Un atelier de pâtisserie pour apprendre les secrets tunisiens à refaire chez soi.
-
Une Méditerranée différente, accessible et surprenante
Authentique, photogénique et à taille humaine, l’automne tunisien réinvente le voyage méditerranéen. Ni trop loin, ni trop cher, il promet un mélange subtil entre culture, gastronomie, détente et rencontres sincères.
Tunis et Sousse ne cherchent pas à rivaliser avec Marrakech ou Alger : elles tracent leur propre chemin, fait de douceur et de contrastes, où chaque instant se déguste comme un fruit arrivé à parfaite maturité. Et si, cette année, l’automne avait rendez-vous en Tunisie ?
